Depuis 2004, SUPER APES, label nantais artisanal et productif, propose d'éclectiques expériences auditives gravées sur différents supports plastiques (CD, vinyles, k7, disquettes...), également disponibles numériquement par le biais des technologies modernes via notre page Bandcamp.

Au programme : Jorge Bernstein & the pioupioufuckers, Arnaud Le Gouëfflec, Vania de Bie-Vernet, Kim Giani, Valse Noot, Cheever, I'd Prefer Not To, An Ocean Of Embers, Butcher & Szyslak, Serpent, Les Blousons, Chafouin, Donkey Saplot, Plaisir Coupable, Moli, Rapid Douglas, Peter Woodwind, Christian Rock Fièvre, The Odd Bods, Bachbullbyrd, Glossop, Poppy No Good, Kaleidoson, monsieur free, Cheaptracks, The Planet Of The Super Apes...


jeudi 25 avril 2019

Vania De Bie-Vernet sur Muzzart



Hébergé par Super Apes, ce qui le “différencie” déjà, Vania de Bie-Vernet pratique une musique expérimentale, dansante et obsédante, qui mêle parait-il kraut rock, afrobeat et électronique.
A l’écoute de ce Unfinished business à l’intitulé très certainement ironique, le trip est total. Dans une quiétude au “mix” habile ( qu’illustre Tracées par nos usages), après avoir démarré pied au plancher et troussé des airs hybrides qui font remuer les gambettes et se font un tantinet funky (Drum memory and punch cards), dont émanent des orgues fous, et être passé par un essai mi-jazzy/mi-indéfinissable, l’artiste défricheur propose un rendu à l’opposé du formaté. L’effort n’en est que meilleur encore, Les rapides évoque les instrus des Beastie Boys, enfumés, virevoltants, dépaysants. C’est l’étourdissement stylistique, on ne sait parfois plus très bien où on en est mais on y reste. Fan fiction souffle une électro saccadée, l’inventivité est ici omniprésente, la versatilité décisive. Les basses frisent l’addictif.

Notons que “VDBV” a déjà à son actif une bordée de sorties toutes aussi “chercheuses” les unes que les autres. Si elles cherchent, en tout cas, elles nous trouvent. Dub déviant sur World and sorcery, “climatisme” sur Conservation des espaces, électro sombre/lumineuse, alerte, sur Les grands ensembles; notre homme captive. Il n’a de cesse d’inventer, son L’avenir dure (trop) longtemps dure lui assez pour nous prendre dans son filet sonore, dans son atmosphère remuante et céleste à la fois.
Ce disque sent la prise de risques, délibérée. Mais fructueuse, génératrice d’un contenu qu’on ne retrouvera pas ailleurs. Le digipack est réduit au minimum, comme pour nous concentrer à nous concentrer de façon exclusive sur sa matière sonore. On ne le regrettera pas, Eclaireur nous balade en terrain souterrain puis Elle-même quelque chose assène une sorte de dub passé au filtre de l’étrangeté. Sur la fin de disque, fourni, dense et exigeant, Le contexte existe fonce, ondule avec ses basses, lance des sonorités brumeuses à tout va. L’amalgame est audacieux. On passe pour le coup d’élans qui tracent à des plages plus retenues; contre toute attente, le procédé ne déstabilise pas plus que ça. Au contraire, il sonne naturel, jamais forcé. C’est ce qui fait, en plus d’un parti-pris aventureux évident, la…force de l’album. Lequel trouve son terme au son de Menace, aérien, dérangé. Massif aussi, au carrefour de plusieurs orientations qui pourraient paraître incompatibles mais qui, ici, s’imbriquent sans dénoter.

Will Dum

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